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Cardinal
Paul-Émile Léger
Paul-Émile
Cardinal Léger a vécu parmi nous. Il y a exercé
une influence incontestable au cours d'une époque où
de fortes personnalités s'imposaient tout naturellement. Qu'il
suffise de rappeler ici quelques-unes des étapes de son impressionnante
carrière: missionnaire au Japon, pasteur à Valleyfield,
membre des instances ecclésiastiques de Rome, Cardinal de l'Église
et responsable de l'archidiocèse de Montréal, participant
influent du concile Vatican II, puis, finalement, missionnaire en
Afrique francophone. Mais dans le cadre des fêtes du 125ième
anniversaire de l'Université de Montréal qu'il convient
surtout de souligner le rôle qu'il a joué en tant que
Chancelier de l'établissement.
Tout d'abord inquiet des activités qui avaient cours dans le
milieu universitaire, qu'il considérait a priori comme un "important
foyer d'anticléricalisme", il accepta tout de même
de rencontrer une délégation de professeurs cherchant
auprès de leur Chancelier un appui pour contrer l'influence
qu'exerçait alors le premier-ministre du Québec. À
la suite d'échanges qu'il eut avec des membres influents du
corps professoral, le Cardinal Léger réalisa que des
modifications substantielles devaient être apportées
à la haute direction de l'Université. Il entreprit alors
de poser résolument les gestes appropriés. Il fit nommer,
par Rome, le premier vice-recteur laïque de l'établissement;
ce fut Lucien Piché en 1961. Puis, ayant introduit Roger Gaudry
au Conseil des Gouverneurs, il le fit nommer, également par
Rome, au poste de recteur de l'Université (1965). La laïcisation
de la direction de l'Université était accomplie.
Dans la même foulée, il entreprit auprès des instances
ecclésiastiques romaines les démarches qui permirent
à l'Université de se libérer des contraintes
de sa charte pontificale (1967). Cette fois, il s'agissait de la sécularisation
de l'établissement. Incontestablement, le prestige personnel
du Cardinal Léger a joué un rôle déterminant
dans l'évolution du statut de l'Université de Montréal
dont les importantes modifications ont pu, dans un court laps de temps
(moins de 10 ans), se réaliser sans fracas et sans retombées
négatives.
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